Ce mois-ci avec la fin de l'hiver et le début du printemps, nous avons eu envie d'aborder la question du maternage proximal dans le sens du libre arbitre de l'individu par rapport au maternage distal que nous impose souvent nos sociétés industrielles valorisant à la fois la diversité des objets de consommation et en même temps l'uniformité des actes et des pensées. Et pour cela, il fallait d'abord comprendre ce qu'est et apporte réellement un choix et un consentement éclairé.

Qu'est-ce qu'un choix ?

Déjà pour qu'il y ai choix, il faut qu'il y au minimum 2 possibilités accordés à autrui. S'il n'y en à qu'un, il ne peut y avoir de choix : acte ou pensée unique et donc uniforme. S'il y en a deux, alors une prise de décision est possible : dualités, variétés mais aussi difficultés à se décider. S'il y en a plusieurs, alors là c'est encore mieux : plus de diversité donc de créativité et complémentarité... ou pire parfois : confusion, questionnement, peur de l'échec ou de faire le "mauvais choix".

Ainsi, pour ce qui est de la maternité (grossesse) et du maternage qui en découle (premières années) puis de l'éducation ensuite, on peut en conclure que plus les parents auront de choix à leurs dispositions plus ils pourront se positionner "pour ou contre", "en bien ou en mal" (selon leurs perceptions évidemment), s'accorder en faisant peut-être des compromis pour choisir finalement telle ou telle voie et en assumer ensuite les conséquences comme les avantages.

En résumé, en toute chose il vaut toujours tenter d'avoir le plus de choix possibles que moins de choix ! Quitte peut-être à en être parfois un peu déboussolé ou se tromper, mais l'erreur est toujours formateur. Car l'absence de choix réduit considérablement notre liberté, met dangereusement un être humain sous l'influence d'un autre, d'un dogme, d'une pensée uniformisante et donc le fragilise en le contraignant à ne suivre qu'une seule et unique voie sous prétexte que ce serait "la meilleur pour lui". "C'est pour ton bien !" disait Alice Miller dans son livre culte. Alors que bien souvent les choix ou opinions d'autrui ne nous correspondent pas forcément à nous particulièrement, voir peuvent même être très dangereux dans certain cas.

Qu'est-ce qu'un consentement éclairé ?

C'est la conséquence ou le juste retour du choix posé à autrui. L'autre nous offre un choix avec plusieurs solutions possibles et attend donc notre consentement éclairé sur ces possibilités. Mais s'il n'y a pas plusieurs possibilités, alors c'est bien dans l'objectif plus ou moins conscient de réduire notre liberté ! Il n'y alors plus ni respect, ni recherche de communication, ni même d'échange et partage d'opinions.

Voilà pourquoi "éclairé", car cela demande en priorité d'apporter toutes les informations nécessaires sur le sujet ou situation (suivant nos perceptions ou connaissances actuelles), même si cela va à l'encontre de nos propres opinions personnelles ou professionnelles.

D'autant qu'en général ceux qui se passent du consentement d'autrui sont des personnes en situation de pouvoir sur autrui. Car si l'autre n'a pas plusieurs choix à sa disposition, alors autrui pourra bien être tenter de se passer de son consentement. Dès qu'il y a équité et égalité des forces, tentative de communication non violente, les partenaires tendent inévitablement à recueillir l'avis et le consentement de l'autre. Mais dès qu'il y a déséquilibre des forces alors le plus fort ou nombreux pourra chercher à imposer ses opinions ou actions à autrui en faisant preuve d'autorité et en abusant volontairement ou involontairement de son pouvoir et force.

Ainsi, refuser à l'autre un choix c'est lui refuser d'emblée un consentement probable ou improbable selon les situations ou personnes. C'est un manque de respect flagrant, une atteinte grave son "libre arbitre", à sa liberté d'actions ou de pensées ! On voit donc que le consentement ne peut s'entendre en priorité que dans l'échange et la dualité.

L'effet miroir ou "boule de neige" !

Ainsi, en ce qui concernera le maternage puis l'éducation des enfants, il semble évidant qu'on ne donnera que ce qu'on aura reçu d'abord. De même que nos enfants ne donneront que ce qu'on leur aura offert à la base ! Un peu comme des "vases communiquant", dans un libre échange positif et fluide.

Donc, si dès le départ, même avant la conception, la grossesse et surtout la naissance, si la mère ou le père n'ont reçu eux-même que peu de possibilités de choix et n'obtiennent surtout que trop peu d'écoute autour d'eux pour pouvoir poser librement leur consentement éclairé sur leur propre vie et santé comme celles de leur(s) enfant(s) à naître, alors il est fort probable qu'ensuite leurs relations en seront durablement affectés. Il est également fort probable qu'ils ne pourront plus eux-même offrir ou s'offrir que peu de choix et de consentements mutuels. Entre eux comme à leur descendance qui elle-même ne pourra plus leur offrir, ni même s'offrir plus tard que peu de choix et de libre consentement, etc.

En résumé, dans l'espoir de pouvoir un jour obtenir un monde plus juste, libre, ouvert, varié et riche, moins violent, fraternel, respectueux et équitable, il faudra tout d'abord remettre réellement les notions de respect du libre arbitre, de choix et de consentement au coeur de nos priorités sociales, familiales, éducatives, amicales, professionnels, politiques, religieuses et culturelles... Que tous nous intégrons bien dans toutes nos actions et pensées futures l'idée de dualité et de complémentarité, de choix et de consentement, de liberté et d'égalité de tout être vivant ; même d'un tout petit foetus...